Stop aux Barbies !

Chel's expliqua alors à Calli ce qu'elle voulait dire par "Barbies". Maintenant qu'elle lui faisait remarquer c'était vrai qu'il y avait beaucoup de filles autour d'eux qui s'habillaient de manière assez flashy. Il n'y avait jamais fait attention auparavant, ce n'était pas sa place de juger les gens.
- Si le simple fait de s'habiller en rose, leur permet d'être heureuses, alors c'est qu'elles ont de la chance, fit-il remarquer. Du moment qu'elles ne viennent pas nous agresser, je n'ai cure de ce qu'elles peuvent faire de leur vêtement. Ce n'est que mon humble opinion bien sûr...

<< - Si le simple fait de s'habiller en rose, leur permet d'être heureuses, alors c'est qu'elles ont de la chance. Du moment qu'elles ne viennent pas nous agresser, je n'ai cure de ce qu'elles peuvent faire de leur vêtement. Ce n'est que mon humble opinion bien sûr...>>

D'un certain côté il avait raison. Mais du rooooose quoi, c'est juste... importable ! Et l'école, n'en parlons même pas.

<< Pourquoi ''humble opinion'' ? demandai-je. T'es une personne normale, tu comptes comme telle.>>

- Pourquoi ''humble opinion'' ? demandai-je. T'es une personne normale, tu comptes comme telle.
Calliopë haussa les épaules de manière impuissante.
- Pas là d'où je viens. Mon statut a été bien trop enraciné au fond de moi pour que je puisse m'en défaire aussi facilement. Dans la maisonnée que je sers je suis tout juste aussi valable qu'un meuble... et encore je ne parle pas des meubles de collection.
Ca a l'air d'avoir été une vie dure mais au moins ai-je appris à me contenter de ce que j'ai.

- Alors c'est ça, ce que j'ai vu dans cette... vision. Ca devait vraiment pas être facile, je sais pas comment t'as fait pour t'en sortir, et surtout pour rester. Avec mon caractère, j'aurai tout plaqué et aurai fait ma vie telle que je la voulais ! Pourquoi ne pas avoir essayé ?
Il haussa les épaules. Pas qu'il n'avait pas rêvé d'une vie meilleure mais il n'en avait toujours connu qu'une et rien d'autre. En le maintenant dans l'ignorance du monde, il avait été emprisonné dans sa propre bulle.
- Qui sait quel caractère tu aurais eu si on t'avait élevé autrement... Je n'ai rien connu d'autre que ça alors je suppose que je n'ai jamais cherché ailleurs...
Il lui lança un coup d'oeil en biais.
- Au fait, qu'as-tu vu d'autre dans ta... vision ?

Il haussa les épaules. Il sembla réfléchir un moment, et dit :

<< - Qui sait quel caractère tu aurais eu si on t'avait élevé autrement... Je n'ai rien connu d'autre que ça alors je suppose que je n'ai jamais cherché ailleurs... >>

Il marquait un point. Si ça se trouve j'aurai été une... Barbie ?! Nan nan nan, ça ne serai jamais arrivé. Et lui, Cal', s'il avait vraiment été élevé, dans des conditions normales, qui sait comment il serait aujourd'hui ?
Je remarquai qu'il me jeta un coup d'oeil en biais.

<< - Au fait, qu'as-tu vu d'autre dans ta... vision ?

- C'est allé très vite tu sais... Je me rappelle d'un... d'un accouchement. C'était triste, la mère n'a pas survécu... J'ai vu une princesse odieuse, mais riche, avec un garçon qui devait se plier au moindre de ses caprices. Je crois que c'était tout... >>


Je me sentais mal à l'aise, parler de mes visions à quelqu'un d'autre était très rare.

Elle ne semblait pas très à l'air de partager sa vision avec lui mais elle le fit néanmoins au bout d'un moment :
- C'est allé très vite tu sais... Je me rappelle d'un... d'un accouchement. C'était triste, la mère n'a pas survécu... J'ai vu une princesse odieuse, mais riche, avec un garçon qui devait se plier au moindre de ses caprices. Je crois que c'était tout...
Calliopë fit la moue. Ces paroles lui remémorait de mauvais souvenirs. Chelsea méritait sûrement une explication.
- Ca devait être ma mère que tu as vu. Elle morte en me donnant naissance... Et la fille... ce n'est pas vraiment une princesse même si elle se comporte comme telle mais c'était Mysha, la fille de ceux que je sers. Odieuse... c'est un mot qui pourrait lui aller. Mais elle est surtout flippante...
Il préféra ne pas continuer. Les pouvoirs de nécromancie de la jeune Mysha était ce qui l'avait traumatisé des fantômes et des esprits.

<< - Ca devait être ma mère que tu as vu. Elle morte en me donnant naissance... Et la fille... ce n'est pas vraiment une princesse même si elle se comporte comme telle mais c'était Mysha, la fille de ceux que je sers. Odieuse... c'est un mot qui pourrait lui aller. Mais elle est surtout flippante...

- Oh... C'est horrible, désolée. Si je peux faire quelque chose pour toi, n'hésite pas. >>

Lorsqu'il a évoqué Mysha, j'ai tout de suite ressenti sa peur. Elle ne devait pas être très nette, cette Mysha.

- Oh... C'est horrible, désolée. Si je peux faire quelque chose pour toi, n'hésite pas.
- Ce n'est rien. C'est du passé. Il vaut mieux parler d'autre chose tu veux bien ?
Ils remirent en route à la recherche de ce fameux vendeur de glaces, tout en évitant soigneusement les "Barbies" qui pullulaient ça et là.

<< - Ce n'est rien. C'est du passé. Il vaut mieux parler d'autre chose tu veux bien ?

- Comme tu veux... >>

Je n'ai pas insisté, ça m'aurait énervée à sa place si ça avait été le cas.
Je remarquai en levant la tête que le ciel s'assombrissait. Super, un temps comme je les aimait ! Et, avec un peu de chance, il se mettra à pleuvoir.

<< Et tu viens de quelle planète ? lui demandai-je. >>

- Et tu viens de quelle planète ? lui demanda-t-elle soudain.

Les nuages s'amassaient dans le ciel en un épais tapis grisâtre. Quelques gouttes commencèrent à tomber.

- Je suis de Morphosis. C'est un nom qui sonne bien étant donné ma capacité spéciale. Et toi tu viens d'où ? Et que fais-tu ici ?

<< - Je suis de Morphosis. C'est un nom qui sonne bien étant donné ma capacité spéciale. Et toi tu viens d'où ? Et que fais-tu ici ?

- Ouais, en effet ! Je viens de Destiny. Mes parents m'ont envoyés ici parce qu'ils en avaient marre de moi, tout simplement, mais aussi pour développer mes pouvoirs.
Et toi ? >>

La pluie commençait à se déverser sur nous, pas grand chose pour l'instant.

- Ouais, en effet ! Je viens de Destiny. Mes parents m'ont envoyée ici parce qu'ils en avaient marre de moi, tout simplement, mais aussi pour développer mes pouvoirs. Et toi ?
- Je ne sais pas trop. C'est Lord Faralys qui m'a envoyé ici. Sa Dame n'a pas été très contente, je ne les ai jamais vus se disputer aussi violemment. L'un disait que j'avais besoin d'une éducation tandis que l'autre ne voyait pas en quoi cela me serait utile. J'avoue que moi même je ne vois pas pourquoi mon maître a tant insisté. A quoi cela me servira-t-il une fois que je serai obligé de retourner là bas ?
Le pluie était maintenant en train de tomber de manière abondante.
- On ferait mieux de s'abriter avant d'être trempés jusqu'aux os.

<< - Je ne sais pas trop. C'est Lord Faralys qui m'a envoyé ici. Sa Dame n'a pas été très contente, je ne les ai jamais vus se disputer aussi violemment. L'un disait que j'avais besoin d'une éducation tandis que l'autre ne voyait pas en quoi cela me serait utile. J'avoue que moi même je ne vois pas pourquoi mon maître a tant insisté. A quoi cela me servira-t-il une fois que je serai obligé de retourner là bas ? >>

La pluie tombait beaucoup maintenant, trempant mes cheveux lisses.

<< - On ferait mieux de s'abriter avant d'être trempés jusqu'aux os.

- Et si tu n'y retournais pas ? répondis-je après un moment de réflexion. Tu seras majeur dans quelques années, tu es censé être libre, non ? Oh, et pour la pluie, ça ne me dérange pas. Toi si, je suppose, vu que tu es à moitié un chat. >>

Calliopë sourit malgré lui à la méprise de sa congénère.
- Je ne suis pas à moitié chat. Je peux me transformer et j'ai des oreilles qui y ressemblent mais je reste un humain à part entière. L'eau ne me dérange pas. C'est plus pour mes vêtements que je m'inquiète. Pas très envie qu'ils sentent le chien mouillé, si tu vois ce que je veux dire.
Ils cherchèrent un abri mais n'en trouvèrent pas à proximité. Comme l'avait prédit Calliopë leurs vêtements commençaient à s'imbiber de la pluie qui tombait désormais à grosses gouttes.
Tout en essayant de se protéger du mieux qu'il pouvait, Calli répondit à la question de Chelsea concernant sa maisonnée :
- Être majeur ne veut pas dire que je serai libre. J'ai un contrat qui me lie à la famille que je sers. Un contrat dont je ne peux faire abstraction.

<< - Je ne suis pas à moitié chat, répondit-il. Je peux me transformer et j'ai des oreilles qui y ressemblent mais je reste un humain à part entière. L'eau ne me dérange pas. C'est plus pour mes vêtements que je m'inquiète. Pas très envie qu'ils sentent le chien mouillé, si tu vois ce que je veux dire.

- Ce n'était pas du tout un reproche, tu sais. C'est juste que je pensais que tu héritais des ''sensations'' d'un chat. M'enfin bon, c'était débile de ma part, désolée. >>

Il pleuvait énormément à présent. Et aucun abri en vue.

<< - Être majeur ne veut pas dire que je serai libre. J'ai un contrat qui me lie à la famille que je sers. Un contrat dont je ne peux faire abstraction.

- Ah... Et comment ça a commencé tout ça ? Tu n'y es quand même pas allé de ton plein gré. >>

- Ah... Et comment ça a commencé tout ça ? Tu n'y es quand même pas allé de ton plein gré.
- Non pas exactement. Je suis né dans cette famille car ma mère travaillait pour eux à la base. Du coup je n'ai jamais eu le choix de vivre la vie que j'entendais.
Il haussa tristement les épaules alors que la pluie continuait à crépiter autour d'eux.

<< - Non pas exactement. Je suis né dans cette famille car ma mère travaillait pour eux à la base. Du coup je n'ai jamais eu le choix de vivre la vie que j'entendais.

- Je sais pas comment t'as fait pour rester, mais bravo. >>

Le tonnerre commençait à gronder dans le ciel gris, nuageux, et pluvieux.

Calliopë éternua. Il finit par apercevoir un pont qui connectait deux petits apics entre eux. Ils s'y abritèrent le temps que la pluie passe.
- J'y reste parce que j'y suis obli... ATCHOUM ! obligué.
Il se mit à grelotter, la pluie avait traversé le tissu de son vêtement et commençait, glacée, à imprégner sa peau.
- Du... Du n'as drop froid ? demanda-t-il à Chelsea.

<< - J'y reste parce que j'y suis obli... ATCHOUM ! obligé. >>

Je ris, et lui dis '' A tes souhaits''.
Il grelottait à cause de la pluie qui allait dans ses vêtements. Il remarqua finalement un pont, et l'on s'y abrita, le temps que la pluie s'arrête.

<< - Du... Du n'as drop froid ? me demanda-t-il.

- Ah moi ? Jamais ! Un vrai radiateur, tu sais, répondis-je en riant. >>

Je maîtrise plutôt bien le feu noir, un pouvoir à mon image, d'ailleurs. Je concentrai un peu d'énergie et fit apparaître de la chaleur qui se posa sur la peau de Calli.

<< C'est mieux, là ? >>

- C'est mieux, là ? demanda la jeune fille.
Petit à petit le feu noir de Chelsea le réchauffa malgré ses vêtements mouillés.
- Oui, berci. C'est un chouette pouvoir que du a là ! Je ne connais pas grand monde capable de faire une telle prouesse, dit-il impressionné par son talent.

- Il est bien udile en ce moment, commenta Calli.
La pluie continuait à s'abattre rageusement, faisant vrombir le feuillage des arbres en un symphonie discordante. Malgré lui un long frisson remonta le long de l'échine du garçon. Le feu l'avait bien réchauffait mais il sentait que, sans pouvoir l'expliquer, l'orage qu'ils affrontaient aujourd'hui n'était que le commencement d'une tempête plus grande encore que ce qu'il pouvait imaginer. Il entendit rebondir à l'intérieur de son crâne, un rire cristallin et moqueur qu'il crut reconnaître sans pouvoir en donner le nom du propriétaire. Il se sentit lentement dériver, perdu dans la houle qui lui hurlait au visage. Ses pieds ne le soutinrent bientôt plus et il chavira.
Ses yeux virèrent blanc et il s'écroula violemment sur le sol alors que son corps était agité de spasmes incontrôlables. Des images, furtifs éclairs, lui vrillèrent l'esprit et un cri échappa de sa gorge serrée.
Dans une dernière contraction, la douleur s'évapora aussi soudainement qu'elle était venue, mais l'intérieur de sa tête était agité par le bruit assourdissant de son coeur qui battait, tel un tambour, sur ses tempes malmenées.
Ses yeux retrouvèrent leur couleur ordinaire et ses muscles tendus se relâchèrent soudain. Il demeura au sol, haletant, vidé de toute énergie et horrifié par la vision qui venait de lui être révélée.
- Elle est là... siffla-t-il entre ses dents.
Les mots suintaient la peur.

<< - Il est bien udile en ce moment, commenta Calli. >>

Je répondis en hochant la tête silencieusement. La pluie devenait plus forte, presque violente. Je ressentais quelque chose de malveillant dans l'air, des ondes négatives. Je fronçai les sourcils, sceptique.

J'allai en faire part à Calli quand j'entendis un gros ''boum !'' . Le garçon s'était écroulé sur le sol. Il était blanc comme un linge, et ses yeux étaient vides. Il se pris soudain de spasmes inquiétants.
Je me mis à genoux, essayant de le calmer, mais il n'était pas vraiment conscient. On aurait dit qu'il... voyait. Oui, c'était ça. Une vision, je suppose. Je savais à quel point c'était épuisant. Le degré de douleur lors d'une vision dépendait de cette dernière : plus elle était inquiétante, terrifiante, et plus on en souffrait.A voir Calli, cette vision était horrible.

En posant ma main sur son front, je remarquai qu'il était brûlant. Mauvais signe. Je pouvais toujours essayer d'inverser mes pouvoirs ? Je me concentrai, essayant '' d'aspirer '' la chaleur de son corps. Super, ça marchait. Je m'arrêtai pour ne pas qu'il se retrouve à grelotter.

Petit à petit, il reprit quelques couleurs et sembla plus détendu. Son visage restait cependant assez crispé. Il haletait, cherchant sa respiration.


<< - Elle est là... siffla-t-il entre ses dents.

- Qui est là ? demandai-je. >>

Il la regarda un moment, choqué par son incompréhension.
- QUI ? Mais elle, bien sûr...
Les mots restaient bloqués dans sa gorge, comme si, en évitant de les prononcer, la vision ne resterai qu'un mauvais rêve. Il avait envie de pleurer de rage. Pendant quelques semaines il avait été libre. Libre de faire ce qu'il entendait. A peine s'y était-il habitué que déjà il lui fallait renoncer. Cette impression... il n'y avait aucun doute possible.
- Mysha, la petite Dame. La fille de Dame Faralys, ma maîtresse et nécromancienne de génie. Je la sens qui m'appelle. Ca me déchire la poitrine...